BENCHMARKING: Secteur Agroalimentaire
BENCHMARKING: Secteur Agroalimentaire
Solutions alimentaires à base d’insectes
Cette première session a accueilli Lars Hackman, expert danois et responsable du développement commercial chez Better Insect Solutions, une entreprise pionnière en agriculture durable et en élevage d’insectes pour l’alimentation animale. L’entretien s’est concentré sur l’utilisation de protéines d’insectes comme solution alternative aux défis liés à la nutrition animale au Burundi.
Points principaux abordés :
Présentation des solutions alimentaires à base d’insectes : Lars Hackman a expliqué comment les insectes, tels que les mouches soldats noires, peuvent être élevés pour produire des protéines riches en nutriments, en graisses essentielles et en micronutriments bénéfiques pour la volaille et l’aquaculture.
Défis actuels au Burundi : La dépendance aux importations d’aliments pour animaux engendre des coûts élevés et limite la compétitivité locale. L’intégration de systèmes décentralisés d’élevage d’insectes pourrait réduire ces dépendances.
Modèles de production potentiels :
Approche centralisée avec des unités spécialisées pour la gestion des larves et leur transformation.
Modèle décentralisé, favorisant la collaboration entre producteurs locaux pour réduire les coûts logistiques.
Avantages environnementaux et économiques :
Les insectes permettent de valoriser les déchets organiques locaux tout en réduisant l’empreinte écologique par rapport aux sources traditionnelles comme le soja et la farine de poisson.
Considérations techniques :
Les infrastructures requises pour l’élevage d’insectes peuvent être adaptées aux conditions locales, avec un potentiel d’utilisation des énergies renouvelables pour les opérations.
L’élevage d’insectes présente des opportunités prometteuses pour le Burundi, en intégrant une solution locale, durable et innovante pour l’alimentation animale. Lars Hackman a souligné l’importance de s’appuyer sur des initiatives pilotes pour démontrer la viabilité technique et économique de ces solutions. Une collaboration avec des partenaires internationaux et locaux sera clé pour relever les défis logistiques, techniques et réglementaires liés à cette industrie émergente.
Dairy Without Borders
Cette session a rassemblé des experts de l’organisation Dairy Without Borders, dont Jorgen Hendriksson et Isabel Sande, pour discuter des défis et des opportunités liés au développement de l'industrie laitière dans les pays en développement, avec un focus particulier sur le Burundi.
Points principaux abordés :
Présentation de Dairy Without Borders : Organisation dédiée au transfert de compétences, de connaissances et de technologies pour soutenir les petits producteurs laitiers.
Défis de l’industrie laitière au Burundi :
Faible capacité de production et manque d’accès aux matières premières.
Problèmes d’accès à l’énergie pour la chaîne du froid.
Limitation des ressources et faible rendement des races locales (ex. Ankole).
Solutions et recommandations :
Importance des coopératives pour regrouper les petits producteurs et améliorer la collecte et la distribution du lait.
Formation axée sur l’hygiène, la santé animale et la gestion des ressources.
Promotion des technologies adaptées, comme les panneaux solaires pour les centres de collecte et de refroidissement du lait.
Exploration de races plus adaptées, telles que les croisements locaux ou la race Jersey, pour améliorer la productivité.
La collaboration entre les parties prenantes locales, les organisations internationales, et les experts est essentielle pour développer des chaînes de valeur durables. Les initiatives pilotes et la mise en place d’infrastructures adaptées, telles que les systèmes d'énergie renouvelable et les coopératives, sont des leviers clés pour relever les défis de l’industrie laitière au Burundi.
Bio for Africa
Cette session a réuni l'expert Knud Tybirk, Senior Innovation Manager au Food and Bio Cluster Denmark, pour discuter des technologies et approches circulaires dans le cadre du projet Bio for Africa, avec des réflexions applicables au Burundi.
Points principaux abordés :
Présentation de Bio for Africa :
Projet financé par l’UE, visant à valoriser les résidus agricoles dans quatre pays africains (Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Ouganda) grâce à des solutions bioéconomiques durables comme le biochar, la pyrolyse, et les raffineries vertes.
Défis liés à l’adoption des pratiques circulaires :
Faibles infrastructures pour le traitement des biomasses (énergie, laboratoires).
Manque de financement pour la logistique et l’acquisition de technologies.
Résistance au changement parmi les agriculteurs, axés sur la survie quotidienne.
Solutions et recommandations :
Adoption de technologies accessibles comme le four brésilien pour produire du biochar à partir des déchets agricoles.
Formation des acteurs locaux sur les technologies circulaires et le renforcement des capacités des coopératives.
Élaboration d’une stratégie nationale pour promouvoir la bioéconomie et attirer les investissements.
Le développement d’une bioéconomie circulaire au Burundi repose sur une collaboration renforcée entre les parties prenantes locales, les institutions internationales et les initiatives régionales. La participation à des dialogues politiques, comme la conférence de Montpellier en janvier, pourrait être un levier stratégique pour intégrer le Burundi dans les réseaux bioéconomiques mondiaux.
Willinghands - M. Andres Nielsen
M. Andres Nielsen, Responsable des fermes du groupe Willinghands, a partagé ses expériences en aquaculture en Afrique ainsi que des informations sur les activités de Willinghands, une entreprise norvégienne d’aquaculture fondée en 2016. Présente au Burundi, au Congo, au Malawi et au Nigeria, la société se concentre sur le développement de projets d’aquaculture durables et évolutifs. Ses activités couvrent les études de faisabilité, la conception et la construction de fermes, ainsi que leur gestion opérationnelle, avec un fort accent sur la formation des équipes locales pour assurer une autonomie à long terme.
Infrastructures et ressources : L’électricité instable et l’accès limité au diesel perturbent les opérations, notamment dans des pays comme le Burundi. À cela s’ajoutent des coûts élevés et des défis logistiques pour l’importation d’aliments pour poissons et d’équipements essentiels, aggravés par des contraintes liées aux devises étrangères.
Contraintes économiques : Les banques locales sont souvent réticentes à financer les projets d’aquaculture, exigeant des garanties importantes et appliquant des taux d’intérêt élevés. Ces obstacles limitent l’accès aux capitaux nécessaires pour développer les activités de manière significative.
Soutien politique : Les cadres réglementaires et les politiques gouvernementales ont un impact majeur sur le secteur. Par exemple, l’interdiction des importations de poissons au Ghana a favorisé la production locale, tandis que dans d’autres pays, l’absence de politiques favorables renforce la dépendance aux importations, freinant ainsi le développement de l’aquaculture nationale.
Compétences de la main-d'œuvre : Le manque d’expertise locale en aquaculture constitue un frein majeur. Pour y remédier, Willinghands met en place des programmes de formation sur site et intègre des technologies pour standardiser et professionnaliser les opérations.
Malgré ces défis, Willinghands perçoit un potentiel immense pour l’aquaculture en Afrique. M. Nielsen a souligné que le continent importe encore d’importantes quantités de poisson chaque année, alors qu’il pourrait produire localement à moindre coût. L’entreprise privilégie des pratiques durables et des normes de production élevées, refusant des raccourcis comme l’utilisation de déchets avicoles pour fertiliser les fermes piscicoles.
Approches stratégiques :
Production locale et durabilité : Réduire la dépendance aux importations en augmentant la production locale, tout en maintenant des normes environnementales strictes et en évitant les pratiques non durables, comme l’utilisation de déchets avicoles.
Impact économique et innovation : Stimuler les économies locales à travers l’aquaculture, avec des effets d’entraînement sur des secteurs connexes, et maximiser la productivité grâce à la sélection génétique et au développement d’espèces adaptées.
Le cas du Burundi et perspectives :
La ferme Willinghands au Burundi, avec un potentiel annuel de 700 à 800 tonnes, est parmi les plus avancées de la région. Cependant, son expansion est limitée par des défis tels que l’électricité instable et les coûts d’importation élevés. Le pays dispose néanmoins d’atouts majeurs : des ressources en eau abondantes et une demande croissante en protéines.
Pour relever ces défis, Willinghands mise sur la formation des équipes locales pour une gestion autonome et intègre des technologies, comme le suivi à distance, pour améliorer l’efficacité. M. Nielsen appelle à des politiques alignées sur les besoins de l’industrie et à des partenariats solides pour libérer le potentiel de l’aquaculture au Burundi.
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