Pour faire avancer le programme PRETE Nyunganira, il est essentiel de bien connaître les forces et les faiblesses de nos chaînes de valeur. Ces documents sont un résumé des diagnostics réalisés sur les cinq chaînes de valeur afin d’identifier ce qui freine leur développement et de mettre en lumière les nombreuses opportunités à saisir.
Industrie minière
La filière or au Burundi peut évoluer d’une exploitation artisanale fragmentée vers un modèle professionnalisé à petite et moyenne échelle, relié à des circuits courts premium. Ce modèle repose sur la certification (par ex. Fairmined), le respect de l’environnement et l’organisation en coopératives communautaires capables de vendre directement aux acheteurs internationaux responsables. L’objectif est de réduire le poids du commerce informel et des pratiques nocives, tout en retenant une plus grande part de la valeur ajoutée localement grâce à l’or certifié, à la bijouterie artisanale et à la valorisation des résidus miniers.
Pour les minéraux critiques (3T, nickel, terres rares), le modèle proposé est celui d’une « intégration régionale intelligente », plutôt qu’une intégration verticale nationale coûteuse et difficile. Face aux besoins élevés en infrastructures et aux barrières technologiques, l’avantage du Burundi est de s’insérer dans les chaînes régionales et mondiales via des partenariats stratégiques avec des entreprises internationales, des PPP d’exploration et la création d’industries auxiliaires. L’approche vise à maximiser la capture de valeur tout en réduisant les risques de volatilité, en combinant un traitement sélectif local, la coopération régionale (hub est-africain) et un cadre de gouvernance modernisé.
Parmi les principales actions, on peut mentionner :
Professionnaliser les coopératives artisanales avec des gestionnaires et techniciens qualifiés.
Obtenir des certifications (Fairmined ou équivalent) pour accéder aux marchés premium.
Développer une capacité locale de raffinage et de bijouterie.
Encourager l’exploitation souterraine pour réduire l’impact environnemental.
Mettre en place des circuits directs de vente avec des acheteurs internationaux responsables.
Élaborer une stratégie nationale de long terme alignée sur la demande mondiale.
Renforcer l’exploration par des PPP et des études géologiques avancées.
Développer une industrie auxiliaire (services, logistique, énergie).
Attirer des partenaires stratégiques internationaux pour le nickel et les 3T.
S’intégrer dans les hubs régionaux de transformation en Afrique de l’Est.
Moderniser la réglementation (code minier stable, plateforme de transparence type BEITI).
Chaînes de valeur agroalimentaires
Le premier est le modèle industriel intégré, qui concerne surtout les protéines animales (volaille, lait, pisciculture). Il vise à connecter tous les maillons de la chaîne – intrants, production, transformation et distribution – pour garantir un approvisionnement stable, réduire les coûts et limiter la dépendance aux importations. Ce modèle repose sur la production locale d’aliments pour animaux, la sélection de races performantes, la modernisation des unités de transformation (abattoirs, laiteries, unités piscicoles), et le développement d’une chaîne du froid efficace. L’objectif est de renforcer l’industrialisation, la productivité et la traçabilité afin de rendre les filières plus compétitives et sûres.
Le deuxième est le modèle communautaire circulaire, adapté aux petits exploitants et aux zones rurales. Il met l’accent sur la sécurité alimentaire locale et l’inclusion sociale, tout en cherchant à diversifier les sources de revenus des petits producteurs (par ex. transformation artisanale, vente de sous-produits, services communautaires). Le modèle repose sur des coopératives locales qui facilitent l’accès aux intrants (semences, engrais, aliments, alevins), favorisent la transformation de proximité (fromages artisanaux, jus, farine de banane, etc.), et valorisent les sous-produits agricoles (compost, biogaz, aliments pour bétail). Ce système circulaire vise à renforcer la résilience des communautés et à améliorer la durabilité économique et sociale des exploitations rurales.
Enfin, le troisième est le modèle « push sophistiqué », qui cible d’abord les avocats, mais avec une logique élargie d’ouverture vers d’autres fruits. L’accent n’est pas tant mis sur la transformation que sur la capacité à établir des liens directs avec les importateurs et distributeurs dans les marchés de destination (Inde, Moyen-Orient, etc.). Le but est de tirer parti des fenêtres saisonnières pour les avocats afin de bâtir une réputation et une infrastructure commerciale qui serviront ensuite de base pour diversifier progressivement les exportations de fruits tropicaux. Ce modèle repose donc sur la compétitivité logistique, la certification qualité et la création de relations commerciales stables.
Parmi les principales actions, on peut mentionner :
Système d'information sur les marchés pour les opportunités d'exportation
Pilote d’exportation proactive de fruits tropicaux à haut potentiel
Développement d'un programme pilote pour les centres de services aux agriculteurs
Systèmes d'agriculture contractuelle équitable
Chaîne d’aliments pour animaux
Développement des industries auxiliaires
Amélioration du système de surveillance de la sécurité sanitaire alimentaire
Renforcement des capacités de la logistique de la chaîne du froid